Source de financement alternative pour les entreprises et les particuliers, le Crowdlending est en plein essor. En Angleterre, cette pratique a rapidement été légitimée et encouragée, tant par les internautes que par les institutions financières. Même le gouvernement et les banques d’affaires s’y mettent.
A noter que le crowdfunding rassemble l’ensemble des activités de financement participatif, le crowdlending en étant l’une des formes possibles avec le prêt participatif au PME.
Retour sur l’origine d’un marché encore jeune, mais qui a fait sa place.
Le Crowdlending fait son apparition en Angleterre en 2005. La pratique fait l’unanimité chez les particuliers, les entreprises et les pouvoirs publics qui y voient une opportunité attrayante.
Tout est mis en place pour démocratiser le Crowdlending. Le gouvernement britannique, par le biais de la British Business Bank ira même jusqu’à investir 40 millions de livres dans Funding Circle, un acteur majeur du Crowdlending en Angleterre, afin de fournir des prêts aux petites et moyennes entreprises.
“ Trop de prêts aux entreprises étaient émis par de grandes banques. Si l’on veut que le marché fonctionne correctement, les grandes institutions doivent être remises en question par des petits acteurs, le P2P Lending en l’occurence”
Déclaration du Ministre des Affaires, de l’Innovation et du Savoir-faire du Royaume-Uni, Vince Cable
Ce coup de pouce permis par le gouvernement contribue à légitimer le Crowdlending et à le rendre crédible aux yeux des investisseurs et des utilisateurs.
l’Angleterre revendique la place de leader en Europe. Le crowdfunding a permis de financer PME et particuliers à hauteur de 1 milliard de livres sterling en 2014, ce qui représente 2,4% du montant total des financements bancaires aux PME.
L’Angleterre doit notamment sa place de numero 1 à son cadre législatif très favorable pour les investisseurs concernant les organismes de Crowdlending. Par exemple, il n’y a pas de limite concernant le montant que le prêteur souhaite investir. Celui-ci est libre de fixer le montant qu’il désire.
En France, les limites réglementaires sont d’un montant maximum emprunté de 1 million d’euro pour les entreprises et d’un montant maximum de 1000 euros par prêt pour les financeurs, sans limite du nombre de prêts.
Funding circle a été créé en 2010. La plateforme, spécialisée dans le Crowdlending pour PME/TPE a permis de lever 603 millions de livres depuis sa création et vient de boucler une levée de fonds de 150 millions de dollars, ce qui la valorise à plus d’un milliard de dollars.
L’entreprise compte prêter 1 milliard de dollars sur sa plateforme cette année.
Chiffres clefs :
ROI ( % moyen estimé sur la plateforme) : 6.7%
Taux d’intérêt minimum coté entreprises : 6%
Commissions plateforme : 1% annuel (prêteurs) / 2-5% (emprunteurs)
Prêt minimum : 20£ soit 27.8€
Prêt maximum : Pas de plafond
Actuellement, Funding Circle compte 39 000 prêteurs actifs.
Zopa a été créée en 2005. La plateforme, spécialisée dans le Crowdlending pour particuliers affiche 819 millions de livres de financement depuis sa création. En 2014, l’entreprise a fait une levée de fonds de 25 millions de dollars. C’est sa troisième levée de fonds conséquente depuis 2009.
Chiffres clefs :
ROI ( % moyen estimé sur la plateforme) : 5%
Taux d’intérêt minimum coté entreprises : 4,8%
Commissions plateforme : 1% annuel (prêteurs) / En fonction des dossiers (emprunteurs)
Prêt minimum : 10£ soit 13,9€
Prêt maximum : Pas de plafond
Ratesetter a été créée en 2010. La plateforme, qui s’adresse aux particuliers et aux PME/TPE revendique plus de 371 milllions de livres financés depuis sa création et a fait une levée de fonds de 20 millions de livres en mars dernier.
Chiffres clefs :
ROI ( % moyen estimé sur la plateforme) : 6,4%
Taux d’intérêt minimum coté entreprises : 2,8%
Commissions plateforme : En fonction des dossiers (emprunteurs)
Prêt minimum : 10£ soit 13,9€
Prêt maximum : Pas de plafond
Pour le moment, l’écart entre la France et l’Angleterre reste conséquent, malgré l’engouement des français autour du Crowdlending. En 2014, les plateformes britanniques réunissaient à elles seules 79% de la collecte européenne, soit 2,3 milliards d’euros.
Tout en protégeant les investisseurs, le cadre légal du crowdfunding en France doit pouvoir permettre d’avoir plus facilement accès au Crowdlending et d’investir plus d’argent lorsque l’investisseur en a la possibilité.
Cela passe notamment par faire collaborer les banques et les plateformes de crowdfunding entre elles pour renforcer la pratique et les garanties financières pour les investisseurs.
Actuellement, 2 français sur 3 connaissent de près ou de loin le crowdfunding et plus d’un français sur deux envisage de prêter de l’argent via le crowdfunding. Tout porte à croire que la France s’intéresse vraiment au crowdfunding, et qu’il ne reste qu’à suivre les pas de l’Angleterre pour démocratiser la pratique.
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[…] moyen de 6,3 % depuis sa création en août 2010, Funding Circle est l’un des pionniers du crowdlending au Royaume Uni. Après 5 ans, les résultats sont éloquents : plus de 38 000 investisseurs et près de 850 […]